Après l'invasion du 10 mai 1940 par les troupes allemandes, une convention d'armistice est signée le 22 juin dont l'article 2 précise l'occupation allemande au nord et à l'ouest d'une frontière intérieure. Ainsi, du 22 juin 1940 au 1er mars 1943, la ligne de démarcation sépare la France en deux : au nord, la zone « occupée » par les Allemands et au sud, la zone « non occupée dite libre » administrée par le Maréchal Pétain depuis Vichy.
Traversant 13 départements, dont la Saône-et-Loire, sur 1200 kilomètres de la frontière espagnole à la Suisse, la ligne de démarcation devient une véritable frontière terrestre mais aussi économique, politique, financière, administrative et postale. Elle désorganise la vie des Français pendant la guerre, et notamment de ceux vivant à proximité appelés les « frontaliers ». Elle était fortement surveillée par l’envahisseur. Pour la franchir, il fallait montrer patte blanche et passer par une longue procédure administrative qui décourageait beaucoup de Français.
Dès l'été 1940, aux carrefours et aux entrées des villages ou des villes traversés par le tracé, des barrières et des guérites, peintes aux couleurs allemandes, sont installées pour matérialiser la frontière. Digoin se trouve juste sur le passage de cette ligne arbitraire et coupe la commune en deux. Deux points de contrôle et de passage sont instaurés. Un point au pont des Blattiers et l’autre à la Croix de Mission, le cimetière étant en zone libre. La rue des Perruts était également barrée par des barbelés. Plusieurs mois après, l’occupant décale la frontière sur Chassenard, Varenne-Saint-Germain et Molinet.
La ligne de démarcation a été finalement supprimée en février 1943. Mais toutes les restrictions qu’elle impliquait n'ont pas été immédiatement annulées, notamment la circulation des marchandises.
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